Nicolas Martin

Nicolas Martin : Un pionnier de la littérature savoyarde au XVIe siècle

Figure emblématique de la littérature savoyarde du XVIe siècle, Nicolas Martin (✝ 1572) s'impose comme un témoin majeur de la vitalité de notre langue à une époque reculée. Ce poète et musicien, actif à Saint-Jean de Maurienne, nous a légué des œuvres capitales datant de 1555 : ses célèbres Noëls savoisiens et sa vibrante Chanson de vigneron. À travers ces textes, Nicolas Martin ne se contente pas d'exprimer les réalités de son temps, mais capture l'âme de la Savoie, alternant entre la ferveur religieuse et l'exubérance de la vie quotidienne. Son travail est d'autant plus précieux qu'il est l'un des rares exemples conservés d'une littérature savoyarde abondante dès cette période, offrant une fenêtre unique sur le vocabulaire et les expressions de l'époque, parfois différents de la langue actuelle.

Les Noëls Savoisiens : foi et tradition en langue savoyarde

Parmi les contributions majeures de Nicolas Martin figurent ses Noëls savoisiens, des cantiques de Noël composés en 1555. Ces poèmes nous plongent dans l'atmosphère des célébrations religieuses de l'époque. On y retrouve l'appel vibrant à la communauté, comme dans le refrain : « Robin, Robin, rèvelye-tè !  Vin vêr les grands mèrvelyes !  Noèl vin sus, dèpache-tè ! Alens tués a les velyês ! ». Les vers décrivent la veillée à l'église, l'office de minuit, le chant du Noël pour célébrer la naissance de Jésus, et l'annonce de la paix sur Terre par les anges. Nicolas Martin témoigne ici de l'usage de la langue (selon la source originale) pour exprimer la foi et les traditions populaires liées aux fêtes religieuses. Ce texte est un précieux reflet de la vie spirituelle et sociale en Savoie au XVIe siècle. On voit comment même le clergé est appelé à contempler ce "cél mistèro".

La Chanson de vigneron : scènes de vie en langue Savoyarde

En contraste avec le sacré, la Chanson de Vigneron, également datée de 1555, nous offre un aperçu vivant du travail agricole et des festivités qui l'entouraient. Nicolas Martin, en tant que musicien à Saint-Jean de Maurienne, était bien placé pour composer une œuvre qui parle directement au peuple. La chanson commence par l'appel à l'ouvrage après l'hiver, décrivant la nature qui se réveille et le travail dans les vignes : « Sus ! Sus ! menâts, a l'ôvra ! L'hivèrn s'en est alâ... ». Il y nomme les participants, créant une scène intime et réaliste : Perrot, Mermet, Nicot, Jean Girard sont mentionnés aidant à la tâche. Le poème anticipe les vendanges futures et les réjouissances associées, invitant même une certaine Jorcine à venir "chanter a plèsance" et à boire "a outrance". C'est un hymne au labeur et à la convivialité, montrant la capacité du francoprovençal (selon la source originale) à dépeindre la vie paysanne avec justesse et entrain.

En somme, l'œuvre de Nicolas Martin, telle que présentée dans ces sources, est fondamentale. Elle illustre non seulement la richesse de la langue savoyarde dès le XVIe siècle, mais aussi la diversité thématique de sa littérature, capable d'aborder aussi bien les mystères de la foi que les réalités du travail et des plaisirs terrestres. Sa présence dans des ouvrages récents témoigne de sa reconnaissance continue et de son importance pour notre patrimoine culturel.

Retôrn u blogo | Retour au blog